Orgie champêtre interrompue par un tracteur : “j’ai cru qu’il allait labourer autre chose”
(quand l’érotisme croise le monde agricole sans prévenir)
Certains rêvent de nature, de retour à l’essentiel, d’herbe fraîche et de rosée du matin sur les mollets. D’autres y voient une invitation à la débauche campagnarde façon Pagnol version Classé X. Bienvenue à Trifouilly-le-Houx, petit hameau discret du Centre-Val-de-Loire, réputé pour ses marchés bio, son clocher penché et désormais… une orgie champêtre qui a mal tourné au moment du labourage.
Nous sommes un samedi de juin, la météo est au beau fixe, les oiseaux chantent, et les moustiques font leur job de petits encul… de suceurs de sang. Bref, tout va bien. Un collectif bien nommé “Les Néo-Pastoraux Libérés”, un groupe de libertins écolos très branchés feng-shui et tisanes aphrodisiaques, organise une rencontre estivale sous le signe de l’hédonisme et de la chlorophylle. L’événement est baptisé “Le Grand Dételage”, parce qu’à défaut de pudeur, ils ont le sens du branding.
Lieu du crime : un champ en jachère gentiment prêté par un propriétaire “ouvert d’esprit et en open-bar sur les usages de sa prairie”. Des coussins, des nattes, une arche en bois flotté, du lubrifiant bio aux extraits de lavande, une playlist oscillant entre Björk et des chants mongols gutturaux… tout est prêt pour accueillir les 26 participants, nus comme des vers mais le cœur plein de promesses.
Et c’est donc au milieu de ce bal des corps, entre un massage tantrique et une expérimentation collective du “Yin-Yang synchronisé” que la paix bucolique explose dans un vacarme de moteur agricole. Un tracteur rouge vif déboule à pleine vitesse, projetant poussière, jurons et morceaux de foin. Au volant, Gérard, 68 ans, agriculteur de souche, casquette vissée sur le crâne et regards comme deux silex.
— “BONJOUR, BANDE DE COUILLONS ! C’EST MON TERRAIN ICI ! VOUS FAITES QUOI ? DES RACLETTES HUMAINES ?!”
La scène devient surréaliste : des gens tentent de fuir en bottes de paille, un homme s’enroule dans une bâche agricole, deux femmes cachent leur nudité derrière un épouvantail à moineaux, et un couple reste figé, figé comme deux statues grecques, dans une position que nous qualifierons prudemment de “complexe, mais souple”.
Camille (oui, encore une Camille, décidément c’est la star de Zeste cette saison), 37 ans, kiné et adepte du polyamour aromathérapique, confie plus tard au poste de gendarmerie :
— “J’ai cru qu’il allait nous rouler dessus. J’ai crié ‘NAMASTÉ’ mais il a pas compris. Il fonçait sur nous avec ses phares comme dans un film de guerre…”
Gérard, de son côté, plaide l’ignorance et la surprise violente :
— “J’viens faucher mes trèfles, j’m’attendais pas à trouver un jacuzzi d’organes en plein champ. J’suis tombé sur une partouze, pas sur une taupe !”
L’affaire aurait pu s’arrêter là si Gérard n’avait pas, dans la confusion, accroché l’arche en bois flotté avec son outil de hersage, provoquant un effondrement partiel de la “zone zen” et une entorse du poignet pour un certain Fabrice, qui, ironie du sort, était animateur yoga dans la vie civile.
La gendarmerie de Trifouilly-le-Houx a été appelée pour “trouble à l’ordre rural” — une infraction aussi rare que poétique. Les autorités, un peu gênées, admettent que ce genre de rassemblement “n’est pas formellement interdit, mais reste fortement déconseillé à proximité d’engins agricoles.”
Le maire, quant à lui, a tenté de calmer les esprits en proposant “une table ronde sur la cohabitation entre spiritualité charnelle et usages agricoles”, une idée immédiatement rejetée par Gérard avec un “Moi j’viens pas causer avec des gens tout nus sur mon trèfle, merci bien.”
Commentaires
Enregistrer un commentaire