Un professeur de yoga suspendu après avoir initié ses élèves à la “position du banquier”
(namasté ou déclaration de revenus ? l’ambiguïté persiste)
À Piedsec-les-Oliviers, petite commune tranquille où l’on respire le patchouli et la sérénité, le yoga était jusqu’à peu une affaire sérieuse. Très sérieuse. Entre deux marchés bio et un cercle de pleine lune féminine, les habitants venaient s’aligner religieusement sur leurs tapis pour évacuer stress, tensions, et pensées impures. Sauf que le dernier à avoir proposé un atelier “nettoyage énergétique profond” a fini par déclencher une véritable crise posturale.
L’homme en question ? Benoît, 42 ans, prof de yoga certifié en Inde (selon ses propres dires), barbe en bataille, leggings en lin, et regard intense comme un encens qui pique. Ses cours du jeudi matin affichaient complet : 18 participantes, deux hommes silencieux, et un chihuahua appelé Chakti. L’ambiance était paisible, jusqu’au jour où Benoît introduit une nouvelle posture dans son enchaînement : “La Position du Banquier.”
Alors attention : ce n’est pas une métaphore fiscale.
Ni une parodie subtile des taux d’intérêts. Non. C’est littéralement une posture que Benoît a lui-même inventée, inspirée, selon lui, d’une expérience chamanique au guatemala et d’un rêve lucide impliquant un golden retriever et une machine à café.
Selon les témoignages recueillis — et difficilement oubliables — la position du banquier consistait à s’agenouiller, puis à "faire confiance à l’univers en s’abandonnant complètement dans les bras du coach, les yeux fermés, les hanches engagées vers l’avant, et le cœur grand ouvert à l’abondance". Traduction réelle : c’était très collé-serré, très vertical, et très… suspicieux. Notamment quand Benoît commençait à murmurer “libère ton chakra financier” tout en “guidant les bassins” de façon intensément participative.
“J’ai d’abord cru à une blague,” confie Valérie, 53 ans, adepte de yoga depuis 12 ans. “Puis j’ai senti son souffle dans mon cou et là, j’ai compris que mes économies n’étaient pas les seules en danger.”
La goutte de sueur de trop ? Une séance spéciale “gestion karmique du désir”, où Benoît, armé d’un bol tibétain et vêtu uniquement d’un pagne en fibres de riz, aurait proposé aux participantes de “signer un engagement énergétique” avec lui, à travers une série de postures impliquant une intimité aussi peu réglementée qu’un paradis fiscal.
L’une des participantes, prise d’un doute très rationnel, enregistre une partie de la séance sur son Apple Watch. La vidéo fait le tour du comité local de vigilance thérapeutique (oui, ça existe), et en moins de 48h, le professeur est suspendu par la mairie, qui avait pourtant accordé la salle des fêtes à titre gracieux depuis 2017.
“On pensait qu’il faisait juste du yoga, pas des simulations de rachat de crédit corporel,” déclare le maire, visiblement dépassé.
Benoît, lui, n’a pas l’air perturbé. Dans un communiqué publié sur son blog personnel “RespireAvecMoi.org”, il se dit victime d’une société “prisonnière de ses tabous et de ses limitations fiscales émotionnelles.” Il envisage désormais de lancer ses propres stages en Dordogne, intitulés : “Taux Vibratoires et Retraites Retraitées”.
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